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Des chemins historiques ?

Au moyen âge, les « chemins de Saint-Jacques de Compostelle» n’existent pas. On trouve cependant des mentions de Camin Roumieu ou Camin de Sanct Jaume dans de nombreux textes du Midi de la France. Cette appellation est l’indice d’une tradition de passage.

 

Le pèlerin qui se rendait à Compostelle, ou vers n’importe quel sanctuaire, partait de chez lui à pied (ou à cheval s’il en avait les moyens). Il empruntait le réseau des voies de communication et comptait parmi les usagers de la route, à l’égal des autres voyageurs. Son itinéraire était conditionné par la présence de sanctuaires et d'accueils. Il pouvait égrener tout un chapelet de saints et de saintes le long de son itinéraire, que Compostelle soit ou non le but ultime de son pèlerinage.

 

Tous les sanctuaires visités par les pèlerins avaient leur notoriété et leur attractivité en fonction de la puissance miraculeuse des reliques qu'ils conservaient. Des miracles nimbaient ces lieux, des prodiges nécessaires pour périodiquement rappeler la puissance du saint ou de la sainte, et garantir la foi… et la prospérité.

L’histoire de ces dévotions et de ces sanctuaires, riche et passionnante, confirme leur importance. Destination en soi, ils n'étaient pas tous réductibles à une fonction de simple jalon vers le prestigieux sanctuaire de saint Jacques en Galice.

 

Dessiner les cartes des « routes des pèlerins » suppose de simplifier une réalité historique mouvante et de la fixer, ce qui a été fait au XXe siècle sur la base du livre V du Codex Calixtinus.  

 

Il faut voir dans la multiplication actuelle des voies vers Compostelle - 60 000 km de chemins sont balisés « chemins de Saint-Jacques de Compostelle » en Europe - une nouvelle phase de ce long pèlerinage et donc une preuve de sa vitalité.

 

Il appartient au cheminant d’aujourd’hui d’ouvrir les livres d’histoire à la quête de cet univers, et d’aller à la rencontre de ces humbles dévotions et traditions locales. De nos jours, les sentiers balisés vers saint Jacques en Galice sont une invitation à pousser les portes des églises pour rencontrer l’Histoire…

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