C’est par sa proximité avec la Via Turonensis, empruntée par les pèlerins autant que par les voyageurs et les marchands, que se distingue l’église Saint-Pierre d’Aulnay, mais aussi par son architecture et son décor sculpté, issus d’un programme relativement homogène, dont on peut situer la réalisation entre les années 1120 et 1150. Elle représente une véritable quintessence de l’art roman à son sommet en Aquitaine.
Le plan de l’église est conforme à un modèle courant en Poitou au XIIe siècle, constitué d’une nef à trois vaisseaux, d’un transept débordant dont chaque bras est muni d’une chapelle orientée et d’un chevet comprenant une travée droite et une abside. Un clocher carré s’élève à la croisée, ponctuant harmonieusement les volumes parfaitement dessinés de chaque membre architectural, même si son dernier niveau ne date que du XIIIe siècle.
La présence d’un important portail s’ouvrant au sud du transept est un indice qui pourrait laisser envisager des fonctions liturgiques plus complexes que celles d’une simple paroissiale, sans qu’on puisse les préciser. Ce portail méridional est un des chefs-d’œuvre de l’art roman aquitain, marqué par la présence, sur sa voussure supérieure, d’un impressionnant bestiaire où se mêlent monstres hybrides, animaux humanisés et références mythologiques. Cette œuvre unique, a été réalisée par un premier atelier, nourri de la sculpture saintongeaise venue de Saint-Eutrope de Saintes.
Ailleurs sur "Les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France"