

Je me suis investie dans «l’Association Vivre Mieux le Lymphœdème» en 2021, pour surtout rencontrer des personnes avec la même pathologie. Pourquoi faire le chemin de Compostelle avec une pathologie comme le lymphœdème ?
Pour m’accepter avec la maladie rare, me rendre compte de mes capacités. Pour gagner en confiance, m’accepter telle que je suis. Sensibiliser la population à la pathologie, à la différence physique.

Le 24 mai 2023, avec mon ami et parrain Sébastien,(qui a déjà marché plusieurs fois sur le
chemin), nous sommes partis du Puy en Velay pour arriver à Conques en 10 jours. Nous partons
sur le chemin de Compostelle, pour donner de la visibilité à la pathologie ainsi qu’à l’association.
Nous voilà partis pour 10 jours de marche où j’ai tellement douté, les premiers temps. La confiance
«en mon pas» est revenu au fur et à mesure des étapes du chemin. Nous avons vécu une
expérience incroyable, nous avons fait de très belles rencontres. «Radio Camino», à jouer son
rôle pour faire savoir qu’une personne se dépassait physiquement, avec son ami, pour faire
connaître une pathologie. Je retiens la bienveillance des pèlerins tout au long du chemin.
Je souhaitais partager mon expérience car le chemin m’a redonné confiance. À chacun son rythme
pour effectuer une activité physique adaptée, je remercie Sébastien, pour son soutient.
Nous sommes arrivés à Conques comme prévu, avec des larmes, des doutes laissés au bord du
chemin, mais surtout de la joie d’avoir partagée une telle expérience et une fierté incroyable. Être
handicapée oui, mais j’arrive au même endroit que les personnes parties avec nous depuis le Puy.
Je reprends confiance en moi, le chemin me donne cette possibilité de voir que je suis capable
comme tout le monde.
Je suis très fière d’avoir accompli ces 200 km pour la visibilité d’un lymphoedème, avec mon ami
Sébastien.

Je me répète régulièrement « Ce n’ai pas la maladie qui gagne » J’ai surtout l’espoir qu’avec ce
chemin, en resortira toute la visibilité du lymphoedème, de pouvoir montrer cette maladie au grand
jour de l’as faire connaître.
Je pensais être moins capable que les autres, mais la leçon, c’est que je suis arrivée au même
endroit que tout le monde. J’ai changé, je me suis transformée, la confiance est revenue
Et le 30 novembre au matin me voici faire mes derniers kilomètres pour arriver à Compostelle.
Les 20 derniers kilomètres avant de toucher le Graal, avant de me dire, «ça y est j’ai réussi
l’impensable, l’inimaginable », 1515 km à pied.
J’arrive à Compostelle tellement fière et tellement transformée, mais je n’ai surtout plus l’envie de
pleurer. Oh non, maintenant j’ai envie de vivre. Sébastien est là il m’attend. Nous nous retrouvons
et nous fêtons cet exploit comme il se doit. Je lis sa fierté dans ses yeux. Je rentrerai en France le
2 décembre pour pouvoir raconter tout cet exploit à toute ma famille.
L’après Compostelle restera encore longtemps en moi.
Delphine Watieaux
Responsable de la délégation Alsace-Lorraine
Association Vivre mieux le Lymphoedème