Être l’un des plus beaux villages de France n’est assurément pas l’unique intérêt que présente Estaing : il conserve surtout le témoignage d’un passé qui remonte au haut Moyen Âge et le cours de son évolution n’a guère été troublé par de brutales ruptures historiques. Blotti au bord du Lot, au pied de l’Aubrac, il garde les traces de traditions rurales qui ont traversé les siècles. Pourtant ce fut une petite cité, dont le nom ne serait pas aussi illustre s’il n’avait été porté par une lignée de seigneurs et de prélats déterminants pour l’histoire de l'Ancien Régime, par leur personnalité, leur action, voire leur excentricité. Mais Estaing, qui fut aussi le berceau d’un confesseur de Louis XIV aussi méconnu qu’influent, reste surtout l’un des rares villages de France à conserver les reliques presque intégrales, assurément mérovingiennes, d’un saint aussi mystérieux que charismatique, et qu’on honore toujours selon un rituel déjà en vigueur au XIXe siècle.

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