L’abbaye bénédictine de Saint-Pé-de-Générès (ancien nom de Saint-Pé-de-Bigorre) fut fondée au XIe siècle par le duc Sanche de Gascogne, qui souhaitait rendre grâce d’une guérison miraculeuse. Cette abbaye, dédiée à saint Pierre (saint Pé), dépendait de Cluny et prospéra rapidement, vraisemblablement en raison de son important rôle de halte sur les routes de pèlerinage.

En effet, même si le monastère a été ravagé par la guerre de Cent Ans, les guerres de Religion et plusieurs tremblements de terre, le tympan de la porte romane qui menait aux parties hautes de l’église porte aujourd’hui encore l’inscription suivante : "Ici est la maison du Seigneur, le chemin du Ciel, l’espérance des pèlerins. Cette porte est dédiée à Pierre. Retire toi Satan".

Ainsi, avant sa décadence, l’abbaye de Saint-Pé a-t-elle certainement accueilli les pèlerins de passage, d’autant que le sanctuaire abritait lui-même une relique particulièrement vénérée : la clé de saint Pierre. Accrochée au premier pilier de gauche de l’église, cette grossière clé en fer était réputée pour avoir été forgée avec un anneau de la chaîne qui entravait saint Pierre dans sa prison. Censée rendre le jugement de Dieu, on lui attribuait aussi le pouvoir de protéger de la rage.

Saint-Pé-de-Bigorre fut également un centre artisanal important grâce à l'exploitation des matières premières de la forêt de Trescrouts. Cloutiers, charbonniers, tailleurs de pierre, fabricants de peignes en buis, fileurs et tisserands, animèrent ainsi le village jusqu'à la révolution industrielle du XIXe siècle.

La commune est située sur la réserve naturelle du Pibeste-Aoulhet. Elle est la plus grande réserve de France et regroupe 80% des espèces de rapaces présentes en France.